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Bruxelles : capitale politique

Bruxelles, ville-capitale de l'Union européenne et mosaïque politique, abrite un système institutionnel complexe où les féministes luttent pour leur place, au sein d'une Europe en quête de représentation égalitaire et de progrès sociaux.

Léa Chamboncel

16 avr.

aerial view of buildings
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Bruxelles : capitale politique

Bruxelles, ville-capitale de l'Union européenne et mosaïque politique, abrite un système institutionnel complexe où les féministes luttent pour leur place, au sein d'une Europe en quête de représentation égalitaire et de progrès sociaux.

Léa Chamboncel

16 avr.

1 244 015 d’habitant·es, 161 km2, deux langues officielles. Voici trois des principales caractéristiques de Bruxelles-capitale, la troisième région de la Belgique. En plus de ces caractéristiques, Bruxelles s’illustre par ses particularités qui sont, il faut bien l’admettre, assez nombreuses. Déjà, cette ville / région a pour particularité d’accueillir les principales institutions de l’Union Européenne. La Commission y siège de manière permanente, le Parlement y passe la majeure partie de son temps et les réunions du Conseil (actuellement présidé par la Belgique) se tiennent toujours à Bruxelles. La capitale belge est tellement associée à l’Union européenne que lorsque l’on veut parler d’une décision prise au niveau européen, il est communément admis de dire que “Bruxelles a décidé”. 

Ensuite, autre particularité - et pas des moindres - son système politique. Car en effet, Bruxelles est la capitale de la Belgique, pays dont le système politique nous donne facilement le tourni tant il semble difficile à comprendre. Et pour cause, pour celleux qui sont habitué·es au système politique français, le système politique belge peut paraître compliqué avec sa monarchie constitutionnelle héréditaire, son État fédéral et son régime parlementaire. Il est par ailleurs intéressant de noter que les tendances politiques sont fondamentalement différentes d’une région à une autre. Aussi, la Wallonie est connue pour son électorat plus progressiste, à l’instar de Bruxelles-capitale, tandis que la Flandre est connue par son électorat conservateur. b.

Enfin, et peut-être que l’on s’arrêtera ici pour les particularités institutionnelles, Bruxelles est elle-même une création politique hybride mi région mi ville bénéficiant de ses propres institutions et de son propre système politique. Ainsi, le gouvernement et le parlement bruxellois exercent leur pouvoir sur dix-neuf communes (équivalentes des arrondissements ou districts). 

Et dans tout ça, comment les féministes réussissent-iels à se faire une place ? Commençons par le niveau européen car l’urgence des élections à venir (le 9 juin) nous y oblige. Avec un Parlement dominé par des partis politiques conservateurs et une présidente anti-IVG, force est de constater que le Parlement européen n’est pas l’institution européenne la plus féministe… À ce titre, les élections du 9 juin sont assez fondamentales et il semble plus que jamais nécessaire de se mobiliser aux quatre coins de l’Union pour envoyer le plus de féministes possibles sur les bancs du Parlement (mais encore faut-il qu’il y ait des candidat·es féministes…). 

Au niveau des institutions fédérales belges, on constate qu’il y a 7 groupes politiques (de gauche jusqu’au centre droit) qui se partagent la majorité des sièges à la chambre des représentants et qui, du fait du régime parlementaire, ont composé un gouvernement de coalition qui dirige actuellement le pays. Parmi ces élu·es, on note la présence de femmes politiques engagées sur les questions féministes comme Claire Hugon ou encore Sarah Schlitz (ancienne secrétaire d’État à l’égalité). 

Au niveau local (parlements régionaux et conseils communaux), la situation est assez différente en fonction du territoire. Certaines villes ou régions sont connues pour leur dynamisme militant comme c’est le cas de Liège et de Bruxelles, alors que d’autres sont plus connues pour leurs positions conservatrices, anti féministes et LGBTQIA+phobes. 

Et de manière plus générale, il est important de noter que - féministes ou non - les femmes et minorités de genre sont encore sous-représentées dans les fonctions politiques à Bruxelles et cela se vérifie à tous les niveaux… Côté Parlement européens, la parité est loin d’être acquise avec seulement 39,8 % des sièges qui sont occupés par des femmes. Même chose au niveau fédéral et local belge où en 2022, la part de femmes élues à la chambre (fédérale) et dans les parlements régionaux et communautaires en Belgique s'élevait à 42,9 % du total des élu·es (NB : c’est mieux qu’en France). 

Malgré tout, la Belgique a su se distinguer ces dernières années en matière de lutte pour les droits des femmes et des minorités de genre avec l’adoption de nombreuses réformes (loi contre les féminicides, éducation à la sexualité, reconnaissance légale de l'identité de genre uniquement basée sur l'autodétermination personnelle). Pour toutes ces raisons, gardons un œil sur ce qu’il se passe à Bruxelles !  

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