Vous avez dit apaisement ?

L’apaisement signifie un retour à la paix, au calme. C’est le souhait qu’a émis notre président de la République le 17 avril au soir. Il a même adossé son souhait à une timeline de 100 jours pour tourner la page de la réforme des retraites. Mais l’apaisement, ce n’est pas quelque chose qui se décide de manière autoritaire et non réciproque. Il faut que l’ensemble des parties y prennent part de manière consentie… Quoi de pire que de dire à une personne énervée qu’elle est énervée ? Vous avez déjà essayé ? Ça apaise assez rarement la situation. Comment garder son calme face à quelqu’un·e qui est totalement inflexible et qui multiplie les attaques comme Emmanuel Macron est actuellement en train de le faire.

Cette période nous montre à quel point notre démocratie est vivante, riche et créative. Cette période nous montre à quel point nous pouvons, toutes et tous, nous allier, nous parler et nous coordonner pour agir et défendre nos conquis sociaux. Cette période est saine et elle contribue à repolitiser les esprits au grand dam de nos dirigeant·es qui cherchent sans cesse à dépolitiser nos actions. 

Notre démocratie est bel et bien vivante et elle est en train de se dynamiser, contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire en nous renvoyant systématiquement au taux d’abstention, comme s’il s’agissait du seul critère fiable pour mesurer le pouls d’une démocratie. Notre démocratie est bel et bien vivante et le peuple nous prouve chaque jour qu’il y est attaché. Et c’est bien ça qui inquiète notre président et plus largement l’ordre patriarcal et capitaliste représenté par l’oligarchie actuellement au pouvoir.

De son côté, cette oligarchie n’entend vraisemblablement pas s’apaiser, tout au contraire, et les récentes annonces (réforme du RSA, “pause” dans les mesures environnementales, projet de loi immigration, intervention à Mayotte, etc.) nous prouvent à quel point elle est déterminée dans sa guerre contre les dominé·es et dans sa haine de la démocratie. L’enjeu est de taille et le moment que nous traversons est crucial car le point de basculement est proche. Plus nous nous unissons et nous nous organisons et plus nous avons de chances de réussir à renverser l’ordre établi.

Dans cette perspective, le féminisme a tout à y gagner. Déjà parce qu’il est grand temps d’affirmer haut et fort que le féminisme est un projet politique de nature à éradiquer toutes les formes de domination et d’oppression. Mais aussi parce que le mouvement peut profiter de ce moment pour se structurer davantage, que ce soit au niveau national comme au niveau transnational. Et on le voit, les initiatives fleurissent partout en France et les féministes sont présentes à toutes les manifestations. Cette vitalité nous réjouit chez Popol et nous sommes loin d’être apaisées !

Léa Chamboncel

  • 18 mai 2023