Les féministes et le pouvoir de la rue

L’espace public est souvent considéré comme un espace où les femmes ne sont pas toujours les bienvenues voire où elles sont menacées. Pourtant, l’histoire des mouvements sociaux nous montre qu’elles sont bel et bien présentes dans la rue lorsqu’il s’agit de se mobiliser pour conquérir des avancées sociales.
Longtemps exclues de la citoyenneté et des lieux de pouvoir, les femmes ont appris à s’organiser de manière presque marginale en faisant de l’espace public et de la rue, un terrain privilégié pour porter leurs revendications.
En France, la grève menée par les ovalistes à Lyon en 1869 marque un tournant décisif. Pour la première fois, des femmes s’organisent entre elles pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Elles seront plus de 2000 à se mobiliser et à occuper l’espace public pour se réunir et discuter. A l’époque, cela s’apparente à une véritable transgression. Elles finiront par obtenir, au bout de quelques semaines, une réduction de leur temps de travail et une reconnaissance formelle du mouvement ouvrier de l’époque en intégrant l’association internationale des travailleurs.
Depuis la fin des années 2010, les actions féministes visant à occuper l’espace public et médiatique se multiplient. Collages, manifestations, opérations “coup de poing”, tribunes, campagnes sur les réseaux sociaux, tous les moyens sont bons pour faire entendre nos voix.
Aujourd’hui encore, les féministes sont nombreuses et visibles dans les cortèges des manifestations. Des rosies aux membres de la relève féministe, en passant par de nombreux autres collectifs ou associations féministes, les féministes sont là pour s’opposer à une réforme injuste et profondément anti-féministe.
Face à l’ensemble de ses initiatives, à la fois protéiformes et dispersées, la nécessité d’une action davantage structurée et commune se fait parfois ressentir. Chez Popol, on espère que cette mobilisation sera victorieuse et qu’elle sera aussi structurante pour le projet politique féministe !
Léa Chamboncel